I met this artist last week and can’t wait to go to his show this coming Saturday, October 13th, at 5921 Whitworth Drive #101; Los Angels, CA 90019; from 7:00pm to 10:00 pm.
Mamal is a modernist sculptor, working in metal, concrete, and wood (gorgeous wood i have to add) but I found him very excited about his new venture into the realm of painting where whirling dervishes mix with naked women…
I particularly loved his wood work which is one of my favorite media. It was interesting to see this veteran of Iran/Iraq war (sculpted his first piece with his army knife from a piece of wood he’d found in a battlefield and dressed it in a metal jacket and a helmet to protect it from missiles), playing with his cute dog, Gorgui. He described how he’d fallen into a place between hell and heaven and closed his eyes to the red and bloody scene around him in one of the bloodiest nights of the war. The red is omnipresent in his work.
mamal_isfahani@yahoo.com (310)500-8993
This work remind me that – All Arts to an extent remains a diffused enigma…
http://mybanyantree.wordpress.com/
Le Sculpteur est attelé avec le Temps…
Dans ses entretiens avec Mathieu Galey, Marguerite Yourcenar a longuement développé les raisons qui l’ont conduite à se centrer sur la figure d’Hadrien. Depuis le temps lointain de ses visites à Villa Adriana, elle avait eu l’intuition de rencontrer un génie politique : novateur sans démagogie, législateur avec souplesse, conservateur et visionnaire. En outre, l’helléniste qui traduisait les poètes grecs aimait l’idée qu’il fut le relais dans tout l’Empire romain de la pensée et de l’art grecs, qu’il portât la barbe selon l’usage des Athéniens et qu’il eût reçu les surnoms prestigieux d’Ionien et de Philhellène. L’Hadrien de Marguerite Yourcenar, conformément à l’Histoire, est un rénovateur des monuments et des cultes archaïques et, avec une toute particulière ferveur, se consacre à redonner vie aux lieux sacrés de la Grèce archaïque. Il reconstruit l’admirable coupole du Panthéon romain d’Agrippa sur le modèle architectural « de la vieille Etrurie des divins et des haruspices ». Pour son Mausolée sur le Tibre, il « reproduit à une échelle gigantesque les antiques tombes de la Voie Appienne » et, à la Villa, s’inspire pour le Mémorial d’Antinoüs de l’Egypte funéraire.
L’histoire nous apprend que le panhellénisme d’Hadrien procédait d’une volonté politique de résister à la contagion, menaçante pour l’unité de l’Empire, des croyances et des cultes étrangers à la civilisation gréco-romaine. Rien de tel chez l’Hadrien de Marguerite Yourcenar, bien au contraire : la volonté politique de restaurer le monde grec archaïque est la manifestation publique et superficielle d’une curiosité toute personnelle pour les origines magiques de l’homme. Au reste, loin d’être arrêtée par les croyances et les pratiques étrangères, cette curiosité s’élançant, comme on le disait plus haut, sur les confins de l’Empire romain et au-delà même de ses frontières, trouve dans les représentations rituelles et imaginaires de chacun de ces peuples la réponse à sa quête personnelle.
C’est ainsi que dans un vaste syncrétisme, Hadrien intègre à sa culture hellénique les sorcelleries nordiques, les sanglants tauroboles du culte de Mithra, les rites sauvages dédiés en Thrace à Orphée et les commémorations osiriennes sur le Nil.
En ce qui concerne l’interprétation des images, c’est Hadrien, en tant que narrateur, qui révèle ce lien avec la statuaire et qui précise le rôle à lui conférer, paroles qu’on peut aisément reporter sur leur Auteur :
“…Sitôt qu’il (Antinoüs) compta dans ma vie, l’art cessa d’être un luxe, devint une ressource, une forme de secours. (…) J’eus d’abord à cœur de faire enregistrer par la statuaire la beauté successive d’une forme qui change; l’art devint ensuite une sorte d’opération magique capable d’évoquer un visage perdu. Les effigies colossales semblaient un moyen d’exprimer ces vraies proportions que l’amour donne aux êtres; ces images, je les voulais énormes comme une figure vue de tout près, hautes et solennelles comme les visions et les apparitions du cauchemar, pesantes comme l’est resté ce souvenir. Je réclamais un fini parfait, une perfection pure, ce dieu qu’est pour ceux qui l’ont aimé tout être mort à vingt ans, et aussi la ressemblance exacte, la présence familière, chaque irrégularité d’un visage plus chère que la beauté. Que de discussions pour maintenir la ligne épaisse d’un sourcil, la rondeur un peu tuméfiée d’une lèvre… Je comptais désespérément sur l’éternité de la pierre, la fidélité du bronze, pour perpétuer un corps périssable, ou déjà détruit, mais j’insistais aussi pour que le marbre, oint chaque jour d’un mélange d’huile et d’acides, prît le poli et presque le moelleux d’une chair jeune…”
(Marguerite Yourcenar, Mémoires d’Hadrien)
La méthode de Marguerite Yourcenar n’est guère différente de celle de son personnage qui remonte « tant bien que mal des contours immobilisés à la forme vivante, du marbre dur, à la chair. »
Mais si pour le second la recréation est tactile, pour la première, elle se situe au niveau de l’esprit et passe par l’écriture.
Pour les deux, toutefois, la statuaire est une trace de l’existence et une manière de faire échec au Temps.
J’exprime aussi ici toute ma sympathie et mes voeux de bonne chance les plus sincères pour samedi 13 octobre à M Mamal Isfahani.
Rome, le 7 octobre 2007
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