Halloween in Darfur

Living in the 21st century and exposed to Darfur and Iraq via our television sets, nothing can scare us anymore. Hannibal Lecter opens his victim’s head and eats his brain alive and I remember that instead of being revolted, I smiled at the stupidity/absurdity of the scene – unlike the Exorcist, the horror film masterpiece, that kept me awake for a few nights, 25 years ago…

zombies halloween skulls

Walking in my neighborhood, I can tell which houses have kids – they are usually meticulously decorated.

The haunted house

Halloween originated in Ireland and October 31st was perceived as the night during which the division between the world of the living and the dead is blurred hence having jack-o-lanterns (made of pumpkins, turnips or beets) to scare the evil spirits away. Tomorrow night, children (and adults) will dress up as scary creatures: ghosts, ghouls, zombies, witches, and goblins – Harry Potter galore…

pumpkin, halloween, october

Jack-o-lanterns

The picture below is my last year’s crop.

Hungry Jack-o-lanterns

4 thoughts on “Halloween in Darfur

  1. LES MYTHES
    Ie PARTIE

    « Dans les temps anciens, la race hellénique se distinguait des Barbares par un esprit plus prompt et plus dégagé de toute absurdité. »

    Hérodote

    On a cru longtemps que les Mythologies grecque et romaine reflétaient les sentiments et les idées de la race humaine en des temps immémoriaux. Selon cette théorie, nous pourrions – par le truchement de ces récits – suivre la trace qui remonte de l’Homme civilisé, si éloigné de la nature, jusqu’au primitif qui vivait en étroite communion avec elle ; et l’intérêt de ses mythes tiendrait à ce qu’il nous reportent à un âge où le monde était jeune, où ses habitants entretenaient avec la terre, avec les arbres, les mers, les fleurs et les montagnes des relations dont nous ne connaîtrons jamais l’équivalent. Il nous est donné à entendre qu’au moment où ces récits légendaires prirent forme, il existait fort peu de distinction encore entre le réel et le fantastique. L’imagination était vivement éveillée et la raison ne la contrôlait pas ; ainsi était-il loisible à quiconque se promener dans un bois d’y voir une Nymphe fuyant à travers les arbres, et s’il se penchait pour boire sur une source limpide, d’y apercevoir le visage d’une Naïade.
    La perspective d’un voyage de retour vers ces ravissements se présente à tous ou presque tous les écrivains qui se proposent d’aborder la Mythologie, et surtout aux poètes.
    Dans ces temps infiniment reculés, l’Homme primitif pouvait :

    Voir Protée se levant sur la mer
    Ou le vieux Triton soufflant dans sa trompe en forme de conque.

    et à travers les Mythes qu’il noua a laissés, nous pourrions nous-mêmes, pendant un bref instant, entrevoir ce monde animé d’une vie étrange et belle.
    Mais un très rapide examen des coutumes des peuples non civilisés, de tous lieux et de toutes époques, suffit à dissimuler cette illusion romantique.
    Aucun fait n’apparaît plus clairement : l’Homme primitif n’est pas et n’a jamais été enclin à peupler son Univers de ces fantaisies plaisantes. C’est l’horreur qui se tapit dans la forêt vierge, et non la Nymphe ou la Naïade ; la terreur y vit, avec son escorte obligée : la Magie, et son palliatif le plus fréquent : le Sacrifice Humain. L’espoir d’échapper à la fureur des divinités repose, pour l’Humanité primitive, dans certains rites dépourvus de logique mais impressionnants, ou dans quelque offrande, dont la souffrance qui l’accompagne fait tout le prix.

    Rome, le 1er novembre 2007

    D

  2. LES MYTHES IIe PARTIE

    « La violence est père et roi de tout ? »

    (Héraclite)

    Dans de nombreux rituels, le sacrifice se présente de deux façons opposées, tantôt comme une chose très sainte dont on ne saurait s’abstenir sans négligence grave, tantôt au contraire comme une espèce de crime qu’on ne saurait commettre sans s’exposer à des risques également très graves.
    On dit fréquemment la violence irrationnelle.
    Elle ne manque pourtant pas de raisons : elle sait même en trouver de fort bonnes quand elle a envie de se déchaîner. Si bonnes, cependant, que soient ces raisons, elles ne méritent jamais qu’on les prenne au sérieux. La violence elle-même va les oublier pour peu que l’objet initialement visé demeure hors de portée et continue à la narguer. La violence inassouvie cherche et finit toujours par trouver une victime de rechange. A la créature qui excitait sa fureur, elle en substitue soudain une autre qui n’a aucun autre titre particulier à s’attirer les foudres du violent, sinon qu’elle est vulnérable et qu’elle passe à sa portée.
    Il convient de se demander si le sacrifice rituel n’est pas fondé sur une substitution du même genre, mais en sens inverse. On peut concevoir, par exemple, que l’immolation de victimes animales détourne la violence de certains êtres qu’on cherche à protéger, vers d’autres êtres dont la mort importe moins ou n’importe pas du tout.
    Dans certaines cultures, les dieux sont absents ou effacés. Ce sont des ancêtres mythiques ou les morts dans leur ensemble qui remplacent, semble-t-il, toute divinité. Ils passent à la fois pour les fondateurs, leurs gardiens jaloux, et, s’il le faut, les perturbateurs de l’ordre culturel. Quand les transgressions de toutes sortes se répandent, quand les querelles entre proches se multiplient, les morts sont mécontents et ils viennent hanter ou posséder les vivants. Ils leur donnent des cauchemars, des accès de folie, des maladies contagieuses ; ils suscitent, entre parents et voisins, disputes et conflits ; ils provoquent toutes sortes de perversions.
    La crise se présente comme perte de différence entre les morts et les vivants, mélange de deux royaumes normalement séparés.
    Il est exact de dire que les morts remplacent ici les dieux.
    Une seule question se pose :

    « Pourquoi les morts peuvent-ils incarner le jeu de la violence au même titre que les dieux ? »

    La mort est la pire violence qu’un vivant puisse subir ; elle est donc extrêmement maléfique ; avec la mort, c’est la violence contagieuse qui pénètre dans la communauté et les vivants doivent s’en protéger. Ils isolent le mort, ils font le vide autour de lui ; ils prennent toutes sortes de précautions et surtout ils pratiquent des rites funèbres, analogues à tous les autres rites en ceci qu’ils visent à la purification et à l’expulsion de la violence maléfique.
    Quelles que soient les causes et les circonstances de sa mort, celui qui meurt se trouve toujours, face à la communauté tout entière, dans un rapport analogue à celui de la victime émissaire. A la tristesse des survivants se mêle un curieux mélange d’effroi et de réconfort propice aux résolutions de bonne conduite. La mort de l’isolé apparaît vaguement comme un tribut qu’il faut payer pour que la vie collective puisse continuer.
    Un seul être mort et la solidarité de tous les vivants se trouve renforcée.
    La victime émissaire meurt, semble-t-il, pour que la communauté, menacée tout entière de mourir avec elle, renaisse à la fécondité d’un ordre culturel nouveau ou renouvelé. Après avoir semé partout les germes de mort, le dieu, l’ancêtre ou le héros mythique, en mourant eux-mêmes ou en faisant mourir la victime choisie par eux, apportent aux hommes une nouvelle vie.
    Comment s’étonner si la mort, en dernière analyse, est perçue comme sœur aînée, sinon même comme source et mère de toute vie ?
    Les hommes n’adorent pas la violence en tant que telle : ils ne pratiquent pas le « culte de la violence », ils adorent la « violence » en tant qu’elle leur confère la « seule Paix » dont ils jouissent jamais. A travers la « violence » qui les terrifie c’est donc la « non-violence » que vise toujours l’adoration des fidèles. La « non-violence » apparaît comme un don gratuit de la « violence » et cette apparence n’est pas sans raisons puisque les hommes ne sont jamais capables de se réconcilier qu’aux dépens d’un tiers.
    Ce que les hommes peuvent faire de mieux dans l’ordre de la « non-violence », c’est l’unanimité moins « un » de la victime émissaire.
    Tout rituel religieux sort de la victime émissaire et les grandes institutions humaines, religieuses et profanes, sortent du rite. On l’a constaté à propos du Pouvoir politique, du Pouvoir judiciaire, de l’Art de guérir, du Théâtre, de la Philosophie, de l’Anthropologie aussi.
    Il n’est pas de Société qui ne se croie la seule à émerger du sacré.
    C’est bien pourquoi les autres hommes ne sont jamais tout à fait des hommes. Nous n’échappons pas à la loi commune, à la méconnaissance commune.
    Et nous n’échappons pas au cercle.
    La tendance à effacer le sacré, à l’éliminer entièrement prépare le retour subreptice du sacré, sous la forme de la violence et du savoir de la violence.
    La pensée qui s’éloigne indéfiniment de l’origine violente s’en rapproche à nouveau mais à son insu car cette pensée n’a jamais conscience de changer de direction.

    Durant tous ces jours j’ai gardé un silence respectueux mais mon coeur et mes pensées on été toujours là jour et nuit.

    Rome, le 1er novembre 2007

    D

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