I am utterly saddened by Jean Ferrat’s death; I’ve been wanting to write to him, find him, thank him for years of happiness he’s brought to my life and now it’s just too late…Après toi, qui chantera Aragon?
Ferrat immortalized Aragon’s love poems:
“Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu’un coeur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement…”
“Que ce soit dimanche ou lundi
Soir ou matin, minuit, midi
Dans l’enfer ou le paradis
Les amours aux amours ressemblent
C’était hier que je t’ai dit
Nous dormirons ensemble”
Even before he died, I would well up every time I was watching the young Ferrat sing “Ma môme”, in Godard’s film: My life to live. It’s Ferrat himself at the jukebox in this marvelous scene.
“Ma môme, ell’ joue pas les starlettes
Ell’ met pas des lunettes
De soleil
Ell’ pos’ pas pour les magazines
Ell’ travaille en usine
A Créteil
Dans une banlieue surpeuplée
On habite un meublé
Elle et moi
La fenêtre n’a qu’un carreau
Qui donne sur l’entrepôt
Et les toits
On va pas à Saint-Paul-de-Vence
On pass’ tout’s nos vacances
A Saint-Ouen
Comme famille on n’a qu’une marraine
Quelque part en Lorraine
Et c’est loin
Mais ma môme elle a vingt-cinq berges
Et j’crois bien qu’la Saint’Vierge
Des églises
N’a pas plus d’amour dans les yeux
Et ne sourit pas mieux
Quoi qu’on dise
L’été quand la vill’ s’ensommeille
Chez nous y a du soleil
Qui s’attarde
Je pose ma tête sur ses reins
Je prends douc’ment sa main
Et j’la garde
On s’dit toutes les choses qui nous viennent
C’est beau comm’ du Verlaine
On dirait
On regarde tomber le jour
Et puis on fait l’amour
En secret”
Anna Karina is exquisite in Godard’s film; that one scene with the beautiful “chanson” redeems this mediocre movie.
Jean Ferrat stayed true to his principles—close to the communist party, he never became a member and condemned the atrocities of Stalinism. Listen to his Bilan here.
“Ah ils nous en ont fait avaler des couleuvres
De Prague à Budapest de Sofia à Moscou
Les staliniens zélés qui mettaient tout en oeuvre
Pour vous faire signer les aveux les plus fous
Vous aviez combattu partout la bête immonde
Des brigades d’Espagne à celles des maquis
Votre jeunesse était l’histoire de ce monde
Vous aviez nom Kostov ou London ou Slansky
Au nom de l’idéal qui nous faisait combattre
Et qui nous pousse encore à nous battre aujourd’hui
Ce socialisme était une caricature
Si les temps on changé des ombres sont restées
J’en garde au fond du coeur la sombre meurtrissure
Dans ma bouche à jamais le soif de vérité”
These are some of his disc covers throughout years of offering us the most unforgettable songs:
Last but not least, my favorite song of Ferrat singing Aragon, Dans le silence de la ville:
“Derrière les murs dans la rue
Que se passe-t-il quel vacarme
Quels travaux quels cris quelles larmes
Ou rien la vie un linge écru
Sèche au jardin sur une corde
C’est le soir cela sent le thym
Un bruit de charrette s’éteint
Une guitare au loin s’accorde
La la la…
Il fait jour longtemps dans la nuit
Un zeste de lune un nuage
Que l’arbre salue au passage
Et le coeur n’entend plus que lui
Ne bouge pas c’est si fragile
Si précaire si hasardeux
Cet instant d’ombre pour nous deux
Dans le silence de la ville”
Heureux celui qui meurt d’aimer…
I made this video clip as an homage to this great friend, humaniste, poet, musician: